Florent Bigel
1/ La stratégie de la distraction
Élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion
consiste à détourner l’attention du public
des problèmes importants et des mutations décidées par les élites
politiques et économiques, grâce à un
déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes....surtout
avec la complicite totale des mediats.... La
stratégie de la diversion est également
indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances
essentielles, dans les domaines
de la science, de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et
de la cybernétique. « Garder
l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux,
captivée par des sujets sans
importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun
temps pour penser ; de retour à la
ferme avec les autres animaux. » Extrait de « Armes silencieuses pour
guerres tranquilles ».
2/ Créer des problèmes, puis offrir des solutions
Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ».
On crée d’abord un problème, une « situation » prévue pour susciter une
certaine réaction du public, afin
que celui-ci soit lui- même demandeur des mesures qu’on souhaite lui
faire accepter. Par exemple : laisser
se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants,
afin que le public soit demandeur
de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une
crise économique pour faire accepter
comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement
des services publics.
3/ La stratégie de la dégradation
Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer
progressivement, en « dégradé », sur
une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions
socio-économiques radicalement nouvelles
(néolibéralisme) ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage
massif, précarité, flexibilité,
délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de
changements qui auraient provoqué
une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement.
4/ La stratégie du différé
Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la
présenter comme « douloureuse mais
nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une
application dans le futur.
Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un
sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort
n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a
toujours tendance à espérer naïvement que
« tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité.
Enfin, cela laisse du temps au
public pour s’habituer à l’idée du changeme nt et l’accepter avec
résignation lorsque le moment sera venu.
5/ S’adresser au public comme à des enfants en bas âge
La plupart des publicités destinées au grand public utilisent un
discours, des arguments, des personnages,
et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant,
comme si le spectateur était un
enfant en bas âge ou un handicapé mental. Plus on cherchera à tromper le
spectateur, plus on adoptera
un ton infantilisant. Pourquoi ? « Si on s’adresse à une personne comme
si elle était âgée de 12 ans, alors,
en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine
probabilité, une réponse ou une réaction aussi
dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans ». Extrait
de « Armes silencieuses pour
guerres tranquilles ».
6/ Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion
Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour
court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le
sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre
émotionnel permet d’ouv rir la porte d’accès à
l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des
pulsions, ou des comportements…
7/ Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise
Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les
technologies et les méthodes utilisées pour
son contrôle et son esclavage. « La qualité de l’éducation donnée aux
classes inférieures doit être la plus
pauvre, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes
inférieures des classes supérieures
soit et deme ure incompréhensible par les classes inférieures. Extrait
de « Armes silencieuses pour guerres
tranquilles ».
8/ Encourager le public à se complaire dans la médiocrité
Encourager le public à trouver « cool » le fait d’être stupide,
vulgaire, et inculte…
9/ Remplacer la révolte par la culpabilité
Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à
cause de l’insuffisance de son
intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se
révolter contre le système
économique, l’individu s’auto dévalue et culpabilise, ce qui engendre un
état dépressif dont l’un des effets
est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de révolution!…
10/ Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes
Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science
ont creusé un fossé croissant entre
les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les
élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la
neurobiologie, et la psychologie appliquée, sans compter les enquêtes de
surveillance d'écoute et de
renseignement.. le « système » est parvenu à une connaissance avancée de
l’être humain, à la fois
physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux
connaître l’individu moyen que
celui-ci ne se connaît lui- même. Cela signifie que dans la majorité des
cas, le système détient un plus
grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les
individus eux-mêmes.